Ce sujet s'adresse à tous, que vous ayez de gros problèmes avec l'orthographe ou simplement un trou de mémoire… Il n'est bien sûr pas question de transformer Le Pays de Sauron en succursale de l'Académie Française, on va pas abuser, mais plutôt d'éviter des problèmes d'incompréhension et d'améliorer la lisibilité du forum.
Comme il ne s’agit nullement de refaire tout l’enseignement de la primaire et du collège sur ce forum, ce qui n’aurait à vrai dire pas grand intérêt, on n’abordera que les difficultés principales et les erreurs les plus fréquentes.
1-a Le pluriel
En général, le pluriel se forme en ajoutant un -s à la fin du mot (une gomme -› des gommes). Ceci est une règle générale valable pour tous les mots ne rentrant pas dans les catégories ci-après.
Certains mots en -ou prennent un -x au pluriel (bijou, caillou, pou, genou, chou, joujou et hibou).
Tous les mots en -eu prennent un -x (creux, …) sauf pneu (pneus) et bleu (bleus).
Tous les mots en -(e)au prennent un -x (eaux, bateaux, châteaux, …) sauf landau et sarrau (un genre de blouse) qui prennent un -s.
Les mots en -al deviennent -aux (canal -› canaux, val -› vaux, …), sauf certains (bal, carnaval, chacal, festival, …). Attention à banal ! Il a deux significations, la première prenant un -s au pluriel (banals) et voulant dire commun, sans originalité, et la deuxième devenant banaux au pluriel se rapportant, au Moyen-Âge, à des biens du seigneur devant obligatoirement être utilisés par ses serfs (mais pas forcément gratuitement, le semble-t-il). Rien à voir, donc. Ou très peu.
Les mots en -ail prennent un -s (détail -› détails), sauf bail, émail, corail, fermail, soupirail, travail, vantail et vitrail qui deviennent -aux.
Enfin, les mots -s, -x et -z restent invariants au pluriel (riz, souris, …)
Les problèmes du pluriel, car il y en a .
Tout d’abord, il faut distinguer deux types de noms : les dénombrables et les indénombrables.
Pierre, ver, ou bague sont des dénombrables, on peut donc les mettre au pluriel (des pierres, des vers, des bagues).
Blé, ail, eau, grêle ou joie sont indénombrables et doivent donc rester au singulier (on dit du blé, de la grêle ou des gouttes d’eau, des gousses d’ail). Toutefois, dans certains cas ils peuvent devenir dénombrables (par exemple « les eaux d’un fleuve ») par effet de style.
Ensuite, certains noms n’existent qu’au pluriel (ténèbres, obsèques, fiançailles, …), ou alors n’ont pas le même sens au singulier et au pluriel (le ciseau du menuisier ≠ des ciseaux de couturière, une lunette astronomique ≠ des lunettes de vue).
D’autres s’emploient indifféremment au singulier et au pluriel (je monte l’escalier = je monte les escaliers).
Enfin, certains changent complètement : un œil -› des yeux, ou ne respectent aucune autre règle : un ciel -› des cieux.
1-b Le pluriel des noms composés
NOM+NOM : Les deux prennent la marque du pluriel (des oiseaux-mouches), à l’exception des timbres-poste (les timbres de/pour la poste), des gardes-chasse (gardes de la chasse) et des années-lumière (car on parle de la lumière, c’est un peu plus subtil ici, mais je doute que vous ayez à l’employer dans lSdA).
NOM+PRÉP+NOM : Le premier nom prend la marque du pluriel (des arcs-en-ciel), sauf les bêtes-à-cornes (elles en ont plusieurs), les chars-à-bancs (idem), les tête-à-tête et autres pot-au-feu (miam).
ADJECTIF+NOM : Les deux mots marquent le pluriel (des basses-cours), sauf si l’adjectif est grand ou demi (des grand-mères, pas grand-chose, des demi-tonnes, …).
ADJECTIF+ADJECTIF : Les deux mots marquent le pluriel (des sourds-muets), sans exception ! Appréciez cela, c’est rare.
VERBE+NOM : Soit seul le nom marque le pluriel (des tire-bouchons), soit aucun ne le fait (des abat-jour).
MOT INV.+NOM : Seul le nom prend la marque du pluriel (des non-lieux).
VERBE+VERBE : Pas de marque du pluriel (des laissez-passer).
1-c Pluriels particuliers
Lorsque l’on parle d’une partie d’un ensemble pluriel, une grande question est : singulier ou pluriel ? En fait, les deux sont possibles, cela dépend si l’on considère que c’est l’ensemble ou la partie qui agit/subit. Par exemple, on peut écrire « La moitié des spectateurs a été déçue » ou « La moitié des spectateurs ont été déçus » indifféremment.
2- Accord d’un participe passé avec un nom
Avec « être », le participe passé s’accorde avec le sujet. Exemple : « Lillith a dit qu’elle était passée à la taverne hier soir. »
En revanche, avec « avoir », le participe passé ne s’accorde jamais avec le sujet. Exemple : « Lillith t’a donné sa meilleure monture. ». Par contre, ce participe passé peut s’accorder avec le COD si celui-ci est placé avant le verbe. Exemple : « La monture que Lillith t’a donnée est sa meilleure. ».
3- Les adverbes en -ment
Les adverbes en -ment sont de trois types : -ment (gentiment), -emment (évidemment) et -amment (bruyamment).
Ceux du premier type sont dérivés d'adjectifs, le plus souvent de leur forme féminine. Ex : vif -› vive -› vivement. Si l'adjectif au masculin se fini par une voyelle, on ne conserve pas le -e du féminin. Ex : vrai -› vraie -› vraiment. Dans certains cas, la disparition du -e est signalée par un accent circonflexe. Ex : goulu -› goulue -› goulûment. Je n'ai malheureusement pas de règle pour la présence ou non de l'accent…
Pour certains adjectifs se finissant par une consonne, cette consonne peut disparaître. Ex : gentil -› gentiment.
Ceux du second type viennent d'adjectifs en -ent (Ex : évident -› évidemment), et ceux du troisième des adjectifs en -ant (Ex : bruyant -› bruyamment). En résumé, pour connaître l'orthographe d'un adverbe en -ment, il faut retrouver l'adjectif dont il est issu.
Attention ! Tous les mots en -ment ne sont pas des adverbes ! « Il marcha tremblement » ne colle pas, car tremblement est un nom, pas un adverbe…
4- Plutôt, plus tôt et Pluto
L'adverbe « plutôt » signifie « de préférence ». Ex : Je prendrai plutôt une Bugman XXXXX !
On écrit « plus tôt » lorsque l'on veut dire le contraire de « plus tard ». Ex : Je suis parti plus tôt aujourd'hui. ≠ Je suis parti plus tard aujourd'hui.
5- C'est, ces, ses
« C'est » est déjà presque une phrase, il ne manque plus que le complément. Il sert à préciser la nature de ce que l'on désigne. Au pluriel, il devient « ce sont ». Ex : « Qu'est-ce ? C'est un tabouret ». Ou « N'y touche pas, ce sont mes chaussons tête-de-lion ! ». On marque « c'est » lorsque l'on peut le remplacer par « c'était » ou « ce sera ».
« Ces » (comme « ce, cet, cette) est un déterminant démonstratif servant à désigner plusieurs objets (étant donné qu'il s'agit de la forme plurielle). Au masculin, les formes sont : ce(t) - ces , et au féminin : cette - ces . Le « t » supplémentaire au masculin apparaît lorsque le mot suivant commence par une voyelle (cet affreux tabouret).
« Ses » (comme son, sa, …) est un déterminant possessif servant à établir une relation entre un possédé et un possesseur (mes chaussures, sa calèche, …).
Le genre du possesseur ne change rien à l'histoire ! Avec « sa manie » on ne sait pas si le possesseur de la manie est un homme ou une femme; on sait juste que « manie » est féminin.
Pour savoir si l'on doit utiliser « ces » ou « ses », il suffit de mettre le nom au singulier, et de voir si l'on dit « ce(t)(te) » ou « sa/son ».
6- Leur(s)
Premièrement, le facile, le « leur » pronom personnel (pluriel de lui). « Je leur donnerai ce qu'elles veulent. Dans ce cas, il est invariable. Donc, si l'on peut remplacer « leur » par « lui » (Je lui donnerai ce qu'elle veut), on ne peut écrire que « leur », sans « s ».
Plus marrant maintenant, « leur » déterminant possessif, s'employant lorsqu'il y a plusieurs possesseurs (alors que « ses » s'emploie lorsqu'il y a plusieurs possédés). Pour ce « leur », trois cas possibles :
Un objet possédé pour l'ensemble des possesseurs -› on utilise le singulier « leur » : Les meurtriers ont planqué leur seule voiture dans notre garage !
Plusieurs objets possédés par possesseur -› on utilise le pluriel « leurs » : Elles se sont faites voler leurs chaussures hier.
Un objet possédé pour chaque possesseur -› on utilise de préférence le singulier, mais le pluriel reste correct : Ils sont venus avec leur / leurs femmes. (Notez qu'ici l'emploi de « leurs » peut prêter à confusion sur le nombre de femme(s) par homme, mais celui de « leur » sur le nombre d'homme(s) par femme , donc quoiqu'on fasse c'est tendancieux…).